Année de création | 2024 |
---|---|
Dimensions | 54 L × 65 H × 0.3 P cm |
Types d'art | peinture |
Style | surréalisme |
Genre | paysage |
Matériaux | acrylique, toile |
Mode d'emballage | emballage carton |
Nous voici au cœur d'une forêt galactique. Pour y accéder, il suffit d'emprunter le trou noir en haut du tableau. Tandis qu'une petite fusée s'apprête à nous rejoindre dans ce monde imaginaire, pointant son nez hors du tunnel stellaire, une autre nous quitte pour visiter d'autres galaxies. Ici, tout n'est que jeu, douceur et volupté. Dans le ciel, une fratrie de nuages jouent au chat et à la souris. Les parents, couchés l'un sur l'autre à gauche de la lune, forment un couple heureux, amusé par les jeux auxquels s'adonnent leurs deux enfants. Le plus grand, muni d'un filet à papillons, court après le plus petit, qui se rit de lui. Les deux parents sont attendris par ce spectacle. Ils forment ensemble un magnifique paysage céleste sur lequel est venu trouver refuge un oiseau-otarie chapeauté. Allongé sur le flanc du plus gros nuage comme il le serait sur un rocher en bord de mer, il se repose près des arbres et des coquillages.
Artiste autodidacte, j'ai commencé à peindre en 2014, quelques années après la naissance de mon fils. Le chemin qui m'a conduit vers la peinture ? Essentiellement le besoin de fuir une vie professionnelle ennuyeuse, de renouer avec mes rêves d'enfant à un moment où je m'étais perdue, et l'envie d'apporter de la fantaisie à tous (jeunes et moins jeunes). J'étais fascinée par les magnifiques illustrations découvertes dans les albums jeunesse que je lisais à mon enfant, et j'avais envie de créer mes propres images, mes propres peintures, qui raconteraient mon monde intérieur, mes rêves, mes fantasmes, mes idéaux. Je voulais peindre ce qui me transportait pour ne jamais l'oublier, pour en garder un souvenir que je pourrais transmettre, communiquer. Je voulais peindre pour me réconcilier avec une vie dans laquelle je ne me reconnaissais pas vraiment, pour retrouver qui j'étais, enfin. Accepter le passé, comprendre le présent qui en découle et l'aimer. Parce que la beauté est partout finalement et parce qu'il est toujours possible de réécrire l'histoire de sa vie. Quand je crée des personnages au crayon, je ne sais jamais à l'avance ce que je vais dessiner. Je laisse aller ma main puis je vois ce qui apparaît. J'aime ne pas savoir où va me conduire mon geste. J'aime être surprise par ce qui se dégage des premiers coups de crayon. J'ai l'impression agréable d'accéder à quelque chose de moi-même qui s'était perdu (dans mon inconscient ou dans mes souvenirs lointains, que sais-je ?). Quand j'ai réuni un assez grand nombre de dessins crayonnés, je cherche ceux qui pourraient être assemblés dans une même scène, les personnages qui pourraient vivre des aventures ensemble au sein d'un même tableau. Je passe beaucoup de temps à créer ces compositions. Quand j'ai découvert quels personnages ont des choses à se dire et dans quel décor ils pourraient évoluer, je passe à la peinture. Je peins toujours d'abord mon fond (un paysage naturel) puis j'y insère mes personnages. Tout est réalisé à la gouache acrylique. La peinture et le dessin me sont apparus comme des moyens d'expression plus fiables, plus puissants que les textes et les discours. Linguiste de formation, j'ai pourtant longtemps travaillé sur les mots et la construction du sens, lorsque je préparais ma thèse de doctorat. La polysémie dans les langues est parfois si vertigineuse ! Si je suis restée sensible à la poésie des œuvres littéraires ainsi qu'à la beauté des argumentations bien menées, celles-ci m'émeuvent moins, aujourd'hui, que la poésie ou la beauté des images. Les mots, parfois trompeurs ou source de malentendus, jamais assez colorés ou au contraire trop saturés, ne peuvent pas tout. Quand on ne sait plus quoi dire ni comment le dire, quand les mots manquent, quand le silence s'impose, la peinture, la sculpture, la musique ou la danse peuvent prendre le relais, pour le plaisir de tous. Là où les mots et les langues nous séparent, l'art finalement nous rassemble.