Année de création | 2019 |
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Dimensions | 96 L × 96 H × 1 P cm |
Types d'art | peinture |
Style | abstractionnisme |
Genre | historique |
Matériaux | huile, toile |
Dans une quête permanente d'éclaircissement de ma pensée, j'ai depuis peu adopté l'usage du noir. Je voulais retrouver une ligne de travail claire, une direction qui serait à l'opposé du chaos de couleurs qui dansait dans ma tête jusqu'alors. Le noir associe toutes les couleurs, il est intense et puissant. C'est à la fois la couleur de l'anarchie, de la piraterie, donc de la vie, et la couleur de la mort. J'ai également repris l'utilisation du pointillisme des arts aborigènes, comme un contraste entre le minimalisme contemporain et l'art primitif. Ce tableau a été créé en hommage aux manifestants, aux lanceurs d'alerte, à ceux qui ne se sont pas soumis à la servitude volontaire. Cette armure représente la force intérieure de ces pirates des temps modernes.
Né en France en 1979, Thomas Pourcelot est revenu à Taïwan en 2016 après trois années passées à Riyad. Cette étape au Moyen-Orient s'ajoute à la liste des villes (Graz, Pointe-à-Pitre, Pékin, Séoul et Kaohsiung) où il a vécu ces quinze dernières années. L'artiste compare souvent cette manie itinérante à « l'éloge du vol » d'Henri Laborit. Déconstructivisme adapté à la vie réelle, c'est donc une série de constructions, de déconstructions et de régénérations pragmatiques qui ont fondé sa vie et sa carrière. Découverte de soi, quête du sens de sa vie, Thomas Pourcelot a commencé à peindre comme une évasion de la vie réelle. Personnalité dichotomique et artiste, tiraillé entre passion et raison, entre désirs conscients et inconscients, il se demande comment se font nos choix en tant qu'individus et citoyens, et tente de trouver un compromis entre les deux. Inspiré par l'art moderne, l'art contemporain mais aussi par les arts primitifs, ses oeuvres se sont progressivement orientées vers le "semi-automatisme" et l'expressionnisme abstrait. Ses études ne l'ont pas amené à explorer les arts ou ses techniques, c'est un artiste autodidacte qui s'appuie plus sur son ressenti que sur la « culture de l'esprit ». Jean Jacques Rousseau disait : « Je n'ai qu'un guide fidèle sur lequel je peux compter : c'est la chaîne des sentiments par lesquels la succession de mon existence a été marquée... Je ne peux me tromper sur ce que j'ai ressenti, ni sur ce que j'ai fait par sentiment; et raconter ceci est la fin principale de mon travail actuel ... " Son approche est ici largement empirique. Rien n'est vraiment prémédité. La toile se construit petit à petit, presque toute seule, au gré des envies, des besoins et des accidents. Le but n'est ni de traduire des pensées, des émotions ni de faire passer un message, mais plutôt une quête personnelle et une approche ontologique. Ses expériences personnelles, ses études en sciences sociales et politiques et ses réflexions sur les processus de création artistique l'amènent, en 2015, à se replonger dans des questions liées à la psychanalyse, à la philosophie politique ou à la sociologie. Qui parle en moi ? Où vais-je en tant qu'individu ou en tant qu'être social ? Comment évolue la pensée collective ? Quel est son impact sur nos systèmes de valeurs individuels ? La nature humaine est-elle une réalité figée ou une construction culturelle ? Ces questions, largement délaissées par nos sociétés matérialistes et uniquement reprises par les religions, sont, pour l'artiste, au cœur même des enjeux de notre humanité.